Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et la coalition rebelle M23-RDF-AFC se disputent depuis la matinée de ce jeudi le contrôle de la cité de Saké, située à une vingtaine de Kilomètres de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

La situation a provoquée une panique généralisée autour de la ville volcanique où les écoliers ont été renvoyés à la maison. Les activités économiques sont pour l'instant paralysées. Un déplacement de population s'observe, d'après la société civile urbaine de Goma qui appelle les autorités à enclencher tous les mécanismes possible pour mettre fin aux hostilités.

Au regard de l'avancée de l'ennemi (armée rwandaise) qui serait à deux doigts de s'emparer totalement de la cité de Saké « l'option de la guerre est une option qui est envisagée et nous y sommes déjà d'ailleurs », a indiqué hier sur les ondes de France 24, le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya qui comme l'armée, confirmait à la télévision française « la percée du M23 ».

Pour autant, a estimé le porte-parole du gouvernement « ni le peuple rwandais, ni le peuple congolais ne méritent la guerre ».

« Si le peuple rwandais devait avoir droit à la parole, je ne suis pas sûr qu'il [le président rwandais Paul Kagame] serait encore à la tête de ce pays" (le Rwanda) », poursuit Patrick Muyaya.

Le ministre a appelé à des sanctions internationales "plus dures" contre Kigali. Les "actes terroristes" de l'armée rwandaise, le M23 et les officiels rwandais «ne devraient pas rester sans suite», dit-il. «C'est aussi de cette manière qu'on peut s'assurer de prévenir encore un conflit de plus grande envergure», conclut Patrick Muyaya.  

En RDC, l'armée loyaliste qui enregistrait des prouesses il y a quelques jours, parle aujourd'hui des replis stratégiques et rassure la population de reprendre le contrôle des localités récemment occupées par la coalition rebelle M23-RDF-AFC au Nord-Kivu.