Réunis du 17 au 18 mars 2023 à Kinshasa au forum de la société civile sur la protection sociale et la couverture santé universelle, les représentants des mutuelles de santé et des organisations de la société civile congolaise revendiquent leur adhésion au processus national de promotion de la protection sociale et de la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle (CSU). En effet, ils s’engagent à œuvrer pour son aboutissement heureux au bénéfice de la population, tout en demeurant éveillés et en agissant sur tout ce qui peut entraver ledit processus.
"Les mutuelles de santé et les OSC affirment et revendiquent leur adhésion au processus national de promotion de la protection sociale et de la mise en œuvre de la couverture santé universelle (CSU) et s’engagent à œuvrer pour son aboutissement heureux pour le bénéfice de la population tout en demeurant éveillées et en agissant sur tout ce qui peut entraver ledit processus; tout en reconnaissant l’engagement du chef de l’État et de son gouvernement pour la concrétisation de la couverture santé universelle. Les mutuelles de santé et les OSC expriment leur inquiétude en ce qui concerne l’ordonnance -Loi n°23/006 du 03 mars 2023 relative à la santé publique qui crée un flou sur les compétences réelles des mutuelles de santé au regard des pratiques courantes. Elles attirent l’attention du gouvernement sur le fait que les mesures d’application de cette loi, pour être efficaces, devront prendre entre en compte les attentes de la société civile en général et des acteurs mutualistes en particulier", peut-on lire dans leur communiqué de presse.
Par ailleurs, ces mouvements fustigent le montant imposé par le gouvernement pour l’agrément de nouvelles mutuelles de santé, soit 1.750 dollars américains. "Cela est une façon pure et simple de décourager l’émergence d’un mouvement mutuelliste fort et limiter l’accès des populations à la Couverture Santé Universelle".
Les mutuelles de santé et les organisations de la société civile dénoncent leur faible représentativité dans les instances multipartites de concertation et de travail sur la protection sociale en général et sur la couverture santé universelle en particulier. Elles dénoncent aussi, la forte représentativité des structures étatiques au détriment de la société civile et le rôle attribué unilatéralement aux mutuelles de santé dans l’architecture de mise en œuvre de la couverture santé universelle qui les limite exclusivement à celui des collecteurs de fonds en faveur du fonds de solidarité santé. Elles exigent également, leur participation à tout le processus en tant que collecteur, évaluateur et acheteur.
Ces structures restent perplexes quant au contenu et aux modalités du programme de la mise en œuvre effective de la gratuité des soins de santé pour la femme enceinte, les accouchements, et les soins aux nouveaux-nés tel que annoncé par le président de la République en juin 2022. À l'initiative du Réseau pour la Promotion de la Démocratie et des Droits Économiques et Sociaux (RESEAU PRODDES), ces organisations appellent le gouvernement à réunir autour d’une table, les différentes parties prenantes afin de définir clairement le mode de financement de la couverture santé universelle sans alourdir la charge de la population.
À la fin de leur déclaration, les mutuelles de santé et les organisations de la société civile remercient le conseil économique et social, le secrétariat général à la prévoyance sociale, l'Agence belge de développement( ENABEL) et la solidarité socialiste (SOLSOC) pour leur appui aux travaux du forum de la société civile sur la protection sociale.