Les trois candidats de l'opposition à la prochaine élection présidentielle ont rédigé un mémorandum pour des élections crédibles.
Cinq jours après leur rencontre avec le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en appellent à un processus électoral crédible. Martin Fayulu excepté, Katumbi, Matata et Sessanga ont rédigé un mémorandum dans lequel ils proposent des «correctifs» à l'actuel processus électoral. Parmi les revendications, les opposants sont revenus sur le fichier électoral qui doit être audité par un cabinet international.
Les trois candidats à la l'élection présidentielle estiment que ce qui se passe actuellement est «un passage en force qui n'a d'autre justification que la volonté d'organiser des élections truquées». Dans leur lettre, ils dénoncent la politisation et la tribalisation des institutions chargées d'organiser les élections. Ils citent la CENI, la Cour Constitutionnelle, les ministères des Finances, de la Justice et de l'Intérieur ainsi que la Banque Centrale du Congo.
«Fichier électoral corrompu »
Dans le prolongement de leurs dénonciations, les trois candidats potentiels pointent du doigt l'actuel fichier électoral de la CENI. Ils sont tous unanimes que «certains centres d'enrôlement n'ont pas été retrouvés aux adresses indiquées par la CENI dans la cartographie des centres d'enrôlement». Ils accusent également les ténors de l'Union Sacrée, plateforme électorale soutenant le président Félix Tshisekedi, de racheter des cartes d'électeurs «dont les titulaires vont se faire délivrer les duplicatas» pour disent-ils, «préparer des votes multiples et parallèles en dehors des centres et bureaux officiels ».
Appel du pied à l'Union Européenne
Les trois opposants constatent les divergences entre le gouvernement et la CENI sur le financement des élections. Pour éviter ces tergiversations, ils estiment que «les partenaires d'appui tels que l'Union Européenne devraient être sollicités pour la couverture financière».
Outre cet aspect, Matata, Sessanga et Katumbi en appellent à la «revisitation des dispositions de la loi électorale», et l'arrêt de « l'instrumentalisation des institutions politiques, judiciaires et fiscales contre les de candidats de l'opposition dont Moïse Katumbi et Matata Ponyo".
Ce mémorandum commun entre les trois candidats à la présidentielle intervient après que Martin Fayulu soit revenu sur sa décision de boycotter les élections.