Un déraillement du train de la Société des Chemins de fer du Congo (SNCC) a coûté la vie à 73 personnes et fait 125 blessés. L’accident a eu lieu au village Kitenta dans le Lualaba dans le territoire de Lubudi dans la nuit du 10 au 11 mars 2022. Des réactions sont nombreuses et le gouvernement et le Parlement sont mis en cause.
Depuis des années le chemin de fer congolais est laissé à l’abandon. Tout comme les voies, les locomotives sont autant vieilles. A l’arrivée de chaque gouvernement, monts et merveilles sont miroités aux populations face aux défilés des sociétés qui se déroulent dans les cabinets ministériels pour signer des accords et contrats afin de moderniser le train en RDC.
La session de mars au Parlement débute ce 15 mars. Une raison de plus pour Jean-Jacques Lumumba, lanceur d’alertes de conscientiser les Parlementaires à voter des lois utiles pour le bien de la population. « Chers Elus de la République, nous vous prions au cours de cette rentrée de prendre la mesure de l'urgence de la souffrance de la population par l'adoption des lois et les contrôles qui auront un impact direct sur la vie de nos concitoyens meurtris, affamés et déplacés », interpelle-t-il.
Durant ce même week-end, 27 autres personnes ont été tuées à Beni dans le Nord-Kivu par des ADF. Avec l’accident du train 100 personnes sont mortes ce week-end. L’ancien gouverneur du Kasaï Occidental et député national André Claudel Lubaya appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités en diligentant une enquête pour le drame de Lubudi : « RDC en cette fin de semaine, 2 drames endeuillent la Nation : 27 morts à BENI, 75 dans l’accident ferroviaire à Lubudi sans compter les blessés. Au Gouvernement de réévaluer les mesures de sécurité pour l’Est et diligenter une enquête sur l’accident ferroviaire pour éviter la récidive », commente-t-il.
Jean-Claude Katende, défenseur des droits de l’homme n’est pas clément avec le gouvernement en place. Il constate que le premier ministre Sama Lukonde a échoué dans la sécurité du transport fluvial et ferroviaire : « Le gouvernement Sama a totalement échoué en matière de sécurité de transport fluvial et ferroviaire. En cas d'accidents, pas d'enquêtes sérieuses, pas de sanctions exemplaires, pas mesures robustes pour redresser la situation. Ça s'appelle gouverner à la sauvette », mentionne le coordinateur de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO).
Ce drame ferroviaire de Lubudi a causé 73 morts et 125 blessés, un bilan provisoire. Tous les wagons n’ont pas été soulevés et les autorités craignent de retrouver encore des corps enfouis sous les autres wagons.
Glody Pinganayi