Le Rassemblement des Journalistes pour L'Emergence du Congo (RAJEC) a initié un sit-in ce mercredi 20 septembre au Palais de la justice à Kinshasa. Ils ont manifesté leur désapprobation contre l'arrestation de leur confrère Stanis Bujakera Tshiamala arrêté le 8 septembre. Ils ont lu et déposé un mémo au cabinet de la ministre de la justice Rose Mutombo.
Les journalistes étaient munis des sifflets et des calicots sur lesquels on pouvait lire « la liberté de la presse est un droit » pour soutenir leur confrère Stanis Bujakera qui croupit en prison. Les chevaliers de la plume et du micro étaient également vêtus des t-shirts à l'effigie du journaliste. C'était pour saisir le ministre de la Justice et Garde des Sceaux en « ce qui concerne la martyrisation du journaliste Stanis Bujakera et tant d'autres confrères à travers le pays». Dans son mémorandum, le RAJEC dit ne rien reprocher au confrère arrêté tant sur le plan professionnel que légal, alors que Stanis Bujakera est accusé d'avoir diffusé un “ faux rapport ” de l'ANR sur les circonstances de la mort de Chérubin Okende.
« Nous sommes venus exprimer notre désapprobation pour d'abord l'incarcération que nous estimons arbitraire car nous ne reprochons rien du tout au journaliste Stanis Bujakera et sur le plan professionnel et sur le plan légal », soutient Edmond Izuba porte-parole du RAJEC.
Cette structure déplore le mode opératoire des services de sécurité qui harcèlent le confrère à citer nommément ses sources contrairement à l'éthique et la déontologie de sa profession.
« Le cas de Bujakera vous avez vu que ces outils de travail sont confisqués jusqu'aujourd'hui. Il n'y a pas une semaine passée, on a tenté de supprimer son compte Twitter qui est donc considéré comme un média fiable. Non du tout ! nous l'avons rappelé dans notre communiqué de presse qu'en son article 95 que le journaliste a droit d'accéder à toutes les sources d'informations publiques ou privées et ne peut pas divulguer sa source donc aujourd'hui la contrainte est qu'on pousse Bujakera dans toutes ses auditions à dévoiler carrément sa source », révèle Edomnd Izuba.
Le cas Bujakera n'est pas un cas isolé. Le RAJEC constate « qu'il y a une intention, une volonté des autorités de vouloir réduire au silence les journalistes » en cette période pré-électorale en République Démocratique du Congo.
A défaut d'obtenir la libération de Stanis Bujakera au moyen des manifestations publiques, le Rassemblement des Journalistes pour l'Emergence du Congo (RAJEC) envisage des mesures radicales notamment, blacklister toutes les informations officielles et le processus électoral.