Ce samedi 14 janvier 2023 marque la toute première «journée de la souveraineté retrouvée » au Mali. Un jour chômé et payé institué par le chef de la junte malienne le colonel Assimi Goïta, arrivé au pouvoir à la faveur des armes, en août 2020.
Cette journée rappelle les manifestations en masse des Maliens contre les mesures de rétorsion infligées à leur pays cinq jours auparavant par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), pour sanctionner le projet des putschistes de rester au pouvoir cinq années supplémentaires. La junte assure que des millions de Maliens se sont alors mobilisés à travers le pays et à l'étranger.
Les colonels se sont depuis engagés, sous la pression, à céder le pouvoir aux civils qui seront élus en mars 2024. Mais ils promeuvent les manifestations du 14 janvier 2022 comme un acte fondateur de résistance populaire aux pressions extérieures.
Cependant, les tensions entre le Mali et la CEDEAO ainsi que la plupart des partenaires internationaux, restent fortes depuis lors, si bien qu’il s'est tourné militairement et politiquement vers les Russes.
Cette journée de commémoration, est donc l’occasion pour les autorités maliennes de tenter de mobiliser derrière elles, l’opinion publique. Pourtant, le grand rassemblement un temps envisagé n’aura pas lieu. Officiellement, pour des raisons de sécurité.
Le Mali subit depuis 2012, la propagation jihadiste et une profonde crise multidimensionnelle, politique, économique et humanitaire. Les autorités affirment qu’ils ont inversé la tendance sécuritaire depuis 2022 et contraint les jihadistes à la fuite et à la défensive à travers le pays.