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RDC: pourquoi la MONUSCO doit partir ?

RDC: pourquoi la MONUSCO doit partir ?
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Julien Nyamwenyi
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Par Julien

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a décidé jeudi 30 juin, la prorogation de l’embargo sur les armes contre la République Démocratique du Congo. Au cours d’un vote, qui a choqué la majeure sinon, l’ensemble de la population congolaise, 10 pays ont voté pour la poursuite de l’embargo contre 5 seulement, qui se sont abstenus mais ayant souhaité la levée de l’embargo en vue de permettre à la RDC de se prendre en charge ; notamment pour faire face à l’insécurité qui sévit depuis des décennies dans l’Est du pays. 

Parmi les pays qui ont voté en faveur de la poursuite de l’embargo on peut citer en première ligne : les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, Les Emirats Arabe Unis, l’Inde, la Norvège, l’Irlande, le Brésil, le Mexique et l’Albanie. Sauf le Ghana, le Gabon, le Kenya, la Russie et la Chine qui se sont abstenus expliquant la nécessité de la levée de cette sanction contre la RDC. Merci à eux. Et l’argument est de taille : tous ont estimé que cette résolution limite la capacité de la RDC à combattre les groupes armés. En plus, cette même résolution va à l’encontre de la souveraineté de la RDC. Pourtant, les cinq pays qui se sont abstenus voulaient, comme Kinshasa, la suppression de toute notification d'acquisition d'armes à travers le monde. Cette notification qu’impose le Comité de sanctions ne permet pas à la RDC d’acquérir les armes nécessaires en vue d’éradiquer les groupes armés dans l’Est du pays.

La déclaration de l’ambassadeur de l’Union Européenne à Kinshasa affirmant que les sanctions ne concernent que les groupes armés ne convainc personne sauf lui-même. Si elles ne concernaient que les groupes armés, pourquoi la RDC réclame depuis de nombreuses années la suppression de la notification ?

La présence de la MONUSCO remise en cause

La question que l’on se pose présentement est celle de savoir que fait encore la MONUSCO ici en République Démocratique du Congo ? Elle qui a toujours clamé, haut et fort, la responsabilité du Gouvernement congolais d’assumer, avec plénitude, ses prérogatives et ses fonctions régaliennes pour assurer la sécurité de sa population. 

Plusieurs spécialistes de la politique congolaise ont toujours affirmé la responsabilité de la communauté internationale dans la crise qui sévit en RDC. Ce vote en démontre si besoin en était encore. Ce sont ces mêmes pays qui soutiennent visiblement les multinationales qui exploitent illégalement les ressources naturelles de la RDC avec en tête de pont le Rwanda. Comment ne peut-on pas donner raison aux experts qui affirment dans leurs études que ce sont ces multinationales qui financent les groupes armés qui naissent dans l’Est du Congo. 

En votant contre la levée de l’embargo des armes imposé à la RDC, le Conseil de Sécurité veut une chose et son contraire. Ceci met en mal la présence de la MONUSCO en RDC et le Conseil de Sécurité retire l’argument au leadership de la MONUSCO face aux exigences des populations de l’Est du pays. Si elle est ici pour rétablir la paix, il aurait été logique que l’embargo sur les armes soit levé pour permettre à la RDC de se prendre en charge. Or dans le cas du maintien de l’embargo, le retour de la paix en RDC est quasiment impossible, faute justement de moyens de combattre l’ennemi. L’opinion congolaise estime que les Nations Unies, avec en tête ici la MONUSCO, joue un double jeu comme le Conseil de Sécurité l’exige : d’un côté montrer sa volonté au rétablissement de la paix et de l’autre maintenir l’embargo sur les armes. Le Conseil de Sécurité tient plutôt compte des intérêts égoïstes des pays occidentaux en l’occurrence la France, les Etats Unis et autres… intérêts totalement inacceptables pour les Congolais. C’est pourquoi, aujourd’hui, plus qu’hier, la présence de la MONUSCO ne se justifie plus. En tout état de cause, elle doit être défenestrée, parce que son rôle est totalement effacé par cette résolution.

Ce qui choque l’opinion publique, c'est que le Conseil de Sécurité ne tient pas compte du déséquilibre visiblement inacceptable entre le M 23 et la RDC et le fait que la puissance des armes dont dispose le mouvement rebelle est plus importante que celle de la RDC et de la MONUSCO. 

La cheffe de la MONUSCO Mme Bintou Keita, l’a dit lors de la présentation de son rapport devant le Conseil de Sécurité. C’est pourquoi, l’opinion publique congolaise estime qu’il met en mal l’image de la mission onusienne en RDC et sa crédibilité.  

Choisir son chemin et son destin 

Face à cette grave situation, nous estimons que le moment est venu pour la RDC de faire le choix. En clair, choisir à la fois le chemin et le destin pour recouvrer sa dignité et son indépendance. C’est une raison de plus pour le Gouvernement de la République de se tourner, comme beaucoup le souhaitent, vers la Chine et la Russie. C’est notre destin commun qui est mis en péril. Il faut donc prendre le courage de faire de nouveaux choix. Ceci renforce notre position en tant que Nation et État parce que le représentant de la Chine aux Nations Unies, Zhang Jun, a soutenu dans son explication de vote, que «les sanctions du Conseil à l'égard de la RDC limitent l’action du Gouvernement. Celui-ci a demandé à plusieurs reprises au Conseil de lever l'embargo sur les armes dans le pays », a-t-il noté.

Aucun gouvernement occidental n’a suivi la position de la Chine. Pourtant cette dernière a indiqué que « les forces de sécurité de la RDC, affectées par l'embargo sur les armes et d'autres facteurs, n'ont pas une capacité de sécurité adéquate face à la menace que représentent les groupes armés tels que le M23 ». Bien que cette option ait été soutenue par Bintou Keita, le Conseil de Sécurité reste dans une logique de voir la RDC à genou. Face à cette flagrante contradiction, la présence de la MONUSCO ne se justifie plus.


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