Depuis l’entrée de l’AFDL sur le territoire congolais en octobre 1996, la République Démocratique du Congo a cessé d’être ce pays que l’Afrique entière craignait. Ce vaste pays situé au centre de l’Afrique, devenu un véritable éléphant au pied d’argile, a tout simplement sombré aux yeux du monde entier. Quoi qu’on dise, beaucoup d’entre nous répondront tôt ou tard de leurs actes. Comment en est-on arrivé là ? Comment ce pays qui était plein d’avenir, dont le niveau de développement était supérieur à celui d’Afrique du Sud, a sombré et perdant du coup son ambition ?
L’interview du Président ougandais Kaguta Museveni n’a fait qu’exaspérer mon fort intérieur. Marc Perlman, journaliste de la chaine internationale France 24, voulait savoir si le déploiement des troupes de la Communauté de l’Afrique de l’Est, CAE, tel que décidé à Nairobi, au Kenya, était une bonne chose. Le vieux Président répond : « Ce n’est pas une bonne chose et d’ailleurs je ne suis pas favorable à un tel déploiement » affirme-t-il. Et d’ajouter que : « les Congolais doivent se battre. Et s’ils le faisaient seuls, ils auraient réglé la crise depuis des années ». Comme si cela ne suffisait pas, l’homme d’Etat ougandais souligne, sans le moindre sourire, que « nous nous sommes battus seuls pour nous libérer ». Tout est dit ou presque.
Que peut-on attendre d’une telle personne ? C’est la trahison. C’est ici où je pense sincèrement que nous devons nous assumer et rien à faire. Je suis animé par un sentiment de révolte, mais surtout d’orgueil pour mon pays, votre pays : la RDC. (Cette interview est sur le site de France 24). Comment peut-on expliquer que le Président Museveni, qui a accepté librement la demande de son homologue congolais, le Président Félix Tshisekedi, peut-il faire une pareille déclaration ? Lui qui a ordonné aux forces de sécurité ougandaises de combattre les ADF sur le territoire congolais. Honnêtement, il aurait pu se rebiffer. Aujourd’hui plus qu’hier, on ne peut donc plus s’interroger pourquoi Museveni a-t-il autorisé l’entrée des troupes rwandaises sur son sol, en vue de soutenir les rebelles du M23 à la frontière congolaise de Bunagana. C’est ici également qu’il faut tirer les conséquences de l’opportunité ou pas de la présence des troupes ougandaises sur notre territoire.
Face aux éléments en présence, je pense de manière inéluctable, que le Gouvernement congolais devrait suspendre la coopération militaire avec cet hypocrite voisin. La solution de la paix dans l’est du pays ne viendra que de nos propres efforts. Dans ces conditions, nous devons nous assumer jusqu’au bout. Compter sur l’aide d’autres Etats n’est qu’une chimère. Le Président de la République qui se bat pour l’instauration de la paix dans l’Est du pays devrait, sans aucun doute, en tenir compte et prendre la mesure qui s’impose pour y parvenir. Nous devons nous unir pour une cause commune : la paix, au-delà de nos divergences. Tel est mon vœu.
