La sélection des artistes devant prester aux Nuits de la Francophonie à Kinshasa, n'arrange pas tout le monde. Si les musiciens dits chrétiens se plaignent, tel est le cas aussi pour ceux de la musique urbaine. Pourtant, ce genre a conquis les cœurs des Congolais depuis quelques années grâce à son caractère pédagogique et interpellateur.
C'est ainsi que l'artiste Alesh s'en est pris aux organisateurs de IXèmes Jeux de la Francophonie. Dans un communiqué publié ce vendredi 04 août, l'auteur de la chanson «Biloko ya boye», est indigné par l'absence de ses collègues de la musique urbaine aux Nuits de la Francophonie qui se déroulent à l'esplanade du Palais du Peuple.
Les artistes programmés sont majoritairement du style Rumba. Alesh parle d'un manque de considération à l'égard des musiciens urbains.
«Les autorités culturelles congolaises n'ont jusque-là aucune considération pour notre dynamique. Nous représentons la mouvance actuelle. L'énergie présente, le feu de la Jeunesse, l'espoir du Congo», a-t-il désapprouvé.
Alesh affirme qu’ Innos'B, MPR, Gaz Mawete, Samarino et tant d'autres ont «des millions de fans devant notre courant musical le Ndombolo qui s'essouffle depuis 5 ans à l'international. Certains parmi nous, donnons de concerts sur les scènes auxquelles 90% des musiciens Ndombolo n'ont pas accès».
Les artistes urbains loupent ainsi l'occasion de prester à cet événement historique du Congo Démocratique. Le prix découverte RFI 2021 ne comprend pas «comment, pendant 10 jours des programmations historiques des Jeux de la Francophonie en RDC vous (Directeur National de IXèmes Jeux de la Francophonie) n'avez ne fût-ce que pensé à une soirée de la musique urbaine sur les grandes scènes que votre comité a pu ériger».
Les espoirs semblent perdus pour les musiciens urbains, ceci à quelques jours de la clôture des Jeux de la Francophonie. Ils se voient sans aucun moyen de rattrapage. Alesh responsabilise le ministère de la Culture, Art et Patrimoines.
«Madame le ministre de la Culture, des Arts et Patrimoines, vous étiez également un élément central dans l'organisation de ces Jeux. Comment se fait-il qu'une réalité aussi flagrante n'ait pas titillé votre esprit et votre expertise sur le domaine de la musique en RDC ?», s'interroge-t-il.
Face à cette forme de marginalisation, Alesh prie les autorités congolaises de ne pas gâcher les relations que les artistes urbains congolais entretiennent à l'international. Il craint que cette «ignorance» influence la suite de leurs carrières sur la scène internationale, car n'étant pas «considérés dans leur propre sol».