Le gouvernement burkinabè suspend le programme de France 24 sur l'ensemble de son territoire, suite à la diffusion d'une interview du chef d'Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) sur les antennes de cette chaîne française.

Dans un communiqué publié ce lundi 27 mars, le porte-parole du gouvernement Burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraorgo, s'interroge sur l'éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24, en diffusant l'interview d'un adepte du terrorisme, djihadiste et auteur des crimes odieux qui ont fait des milliers de victimes à travers le monde.

"Le gouvernement se désole de voir que le chef d'une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l'ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier de largesses éditoriales de France 24 pour s'exprimer longuement, sur les antennes de la chaîne.", indique ce communiqué.

Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, avait reçu en exclusivité le 6 mars dernier l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique, Abou Obeida Youssef al-Annabi. Ce groupe terroriste est l'auteur de plusieurs crimes dans la zone Sahel, notamment des attaques ciblées contre les armés de la sous-région et la prise d'otages des populations.

Le gouvernement burkinabè prévient qu'il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de son peuple contre tous ceux qui joueraient les mégaphones, dans l'amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés.

Si les racines du groupe terroriste AQMI se trouvent en Algérie, sa zone d'opération actuelle correspond à la région du Sahel qui borde au sud le désert du Sahara, dans ses parties mauritanienne, malienne, burkinabè et nigérienne. Il est également présent en Tunisie et en Libye et se maintient en Algérie dans les montagnes de Kabylie.