Révision de la loi électorale: le FCC choisit la politique de la chaise vide

Révision de la loi électorale: le FCC choisit la politique de la chaise vide
Joseph Kabila l'autorité morale du FCC
Joseph Kabila l'autorité morale du FCC
/16-04-2022
Par Julien

Le chapitre le plus important de cette session parlementaire devrait être, en tout état de cause, l’examen de la révision de la loi électorale, présentée à la plénière ce jeudi 14 avril, à la chambre basse du parlement. Tout laisse transparaitre, sans nul doute, les tensions politiques futures entre la nouvelle majorité au pouvoir et l’opposition. La sortie, très commentée, des députés membres du FCC de la plénière, montre que les plate-formes politiques ne cesseront jamais d’user la politique de la chaise vide. 

Le doute n’est pas permis parce que le ton a été donné la veille, mercredi 13 avril au cours d’une rencontre paraît-il secrète, au nord de la capitale Kinshasa, par les responsables politiques du FCC avec en tête Raymond Tshibanda, ancien ministre des affaires étrangères. Bien plus, toutes les têtes couronnées du PPRD et du FCC étaient présentes. Sauf, celles qui ont « trahi » le chef. Désormais, ils ne peuvent plus faire partie de cette constellation politique. Sur la liste Adolphe Lumanu Buana Sefu, ancien directeur de cabinet de Joseph kabila et vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et Evariste Boshab qui a assumé dans le passé, les mêmes fonctions. Ce dernier, chantre et tête pensante du régime Kabila, a finalement décroché laissant Joseph Kabila médusé. D’ailleurs, cette affaire est très commentée dans les salons huppés sur les hauteurs de Binza Macampagne. Les sources proches du FCC le considèrent comme un traitre.  

Certains cadres de la plate-forme de Joseph Kabila affirme que l’ex-président n’aurait pas supporté de le revoir sous ses yeux. Il a pris la décision de l’éloigner. Et pour preuve, l’homme à tout faire, n’a pas été invité au 20e anniversaire de son parti, le PPRD, dont il a été le secrétaire général voire, le principal inspirateur de sa création.  

En effet, lors des concertations stratégiques des principaux responsables politiques du FCC, le mot d’ordre a été donné : « il faut quitter l’hémicycle ce jeudi », explique un cadre du PPRD. Il ajoute à ce propos ; « la nouvelle loi électorale requiert un consensus en amont entre les parties prenantes au processus électoral, avant qu’elle ne soit examinée en plénière. » Ils ont boudé la séance, prenant la porte du Palais du Peuple. La politique de la chaise vide ne paye pas explique une députée de l’Union sacrée pour la nation. Ils font ce que « nous faisions pendant les années Kabila » et ajoute immédiatement que « cela ne les empêchait pas de passer en force pour l’adoption des lois essentielles. » Il s’agit, sans doute, d’une question de l’usage de la liberté comme le souligne Montesquieu dans sa pensée : « la liberté ne peut consister qu’a pouvoir faire ce que l’on doit vouloir et à n’être point contraint de faire ce que l’on ne doit pas vouloir. »

Mais qui disait que le retournement de la situation n’existait pas dans ce pays plein des contradictions ? Qui s’attendait à ce retournement ? Personne. Connaissant les politiques congolais qui, pour la grande majorité, n’ont aucune idéologie, tout repose sur la politique du ventre. La transhumance, à travers les partis politiques, reste, l’élément essentiel pour être pris en compte dans l’arène politique. Ici et ailleurs, en politique comme en amour, la dynamique existentielle reste incomparable. 

Depuis des siècles, la politique de la chaise vide n’a jamais payé. Montesquieu ne s’était pas trompé. Et les partisans de Joseph Kabila n’ignorent rien. Ils ont fait payer le prix le plus fort à l’opposition de l’époque. Vont-ils les imiter ? Ils savent sans doute, qu’ils resteront au bord de la route au regard du précédent. L’histoire se répète. A l’exemple d’Etienne Tshisekedi, depuis des nombreuses années, et à plusieurs reprises, il s’était montré intransigeant sur certaines questions. Le régime Kabila se frottait les mains, laissant de côté, l’UDPS avec ses nombreuses revendications.

C’est dans ce contexte qu’un autre député de l’Union sacrée pour la nation veut, selon lui, un débat d’idées à tout prix, pour obtenir un consensus sur la loi électorale. Il note d’ailleurs, qu’il ne s’agira pas de rendre coup sur coup à l’actuelle opposition, mais de l’amener à convaincre, par des idées l’opinion publique. L’Union sacrée pour la nation se voulant un instrument de la démocratie. 

 Julien Nyamwenyi Mwana Shangu


Politique

Economie

Société

Sport

Afrique

Monde

Blog