On le savait depuis que le Tout puissant président ad intérim de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, limogé par une commission de discipline de son parti, théâtralisée à outrance, a compris que son temps était fini à l’UDPS, et par voie de conséquence, démissionner de son poste à l’Assemblée nationale. Au fait, il a réfléchi comme l’avait préconisé un ancien chef de l’État français en 1968 ! Quitter les choses avant que les choses ne vous quittent, disait le général De Gaulle face à la furie estudiantine de l’époque. Jean-Marc Kabund a tiré la leçon et il a pris son courage à main, il a fini par jeter l’éponge.
On peut tout dire, mais la vérité, c'est que le conflit qui a opposé la famille présidentielle a Kabund n’était pas politique mais plutôt économique. Plusieurs sources crédibles aussi bien de la présidence que proches du parti l’affirment. Les carrés miniers dans les provinces du Haut Katanga et de Lualaba seraient à l’origine de ce conflit qui aurait pu être réglé en interne en évitant à tout prix de l’étaler aux yeux du monde entier.
On peut tout dire, mais politiquement, d’après plusieurs sources, un vide réel va se créer autour du chef. Kabund était une machine politiquement valable, explique un cadre de l’UDPS. Il savait quitter ses bureaux pour aller dans la rue. Il ne se contentait pas de donner le mot d’ordre, mais il assumait totalement sa responsabilité au risque de sa vie.
Il n’a pas vu venir sa chute sans nul doute, sa jeunesse, sa rage, le manque d’expérience peut-être même, le niveau de sa formation, ajoute un autre cadre de l’UDPS, ont joué à sa défaveur.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pensent que le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a créé un vide autour de lui. Certains, y compris, ses proches affirment qu’il est mal entouré depuis le début de son quinquennat. D'autres affirment qu’il est mal conseillé par le même entourage. La mauvaise gestion des nombreuses agences qu’il a mis en place est une véritable illustration. Nombreux sont ceux qui pensent aussi qu'il est temps de remanier le cabinet en plaçant des hommes intègres qui pourraient garantir sa réélection en 2023.
